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  Loujain al-Hathloul, une icône des droits humains

Loujain, 31 ans, a été arrêtée en mai 2018 sur la base des lois interdisant aux femmes de conduire en Arabie Saoudite. Libérée le 10 février 2021, après 1001 jours de prison, elle est aujourd’hui l’une des figures mondiales du féminisme et de la liberté.      

 « Il est important de ne pas juste penser que le fait de lutter pour les droits des femmes, ça exclut les autres. C’est une lutte de l’humanité ». Voici la phrase qu’à prononcer Barbara Hendricks lors de sa remise du prix liberté 2020 aux sœurs de Loujain. Ainsi, en l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes le 8 mars dernier, il semblait essentiel de vous présenter un icône du droit des femmes : Loujain Al-Haltloul.

L'essence d'une militante

 

Les premiers pas de militante de Loujain remontent à 2012, sur les réseaux sociaux où elle poste des vidéos d'elle sans voile. C'est une vidéo publiée en 2013 qui lui vaut sa première interpellation : on la voit conduire une voiture, filmée par son père sur la route de l'aéroport de Ryad. A ce moment-là, les femmes n'ont pas (encore) le droit d'être au volant. Le droit de conduire pour les femmes sera effectif en juin 2018. Le 1er décembre 2014, après avoir tenté de traverser la frontière entre les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite en voiture, Loujain Al-Hathloul est arrêtée à la prison centrale de Dahaban et détenue pendant 73 jours. Elle est de nouveau arrêtée en 2016 après avoir signé une pétition adressée au roi Salman pour lui demander d’abolir le système de tutelle masculine.  La raison de son arrestation n’est pas claire et on lui refuse la consultation d’un avocat. Depuis août 2019, les femmes saoudiennes âgées de plus de 21 ans ont désormais la possibilité d’obtenir un passeport et de voyager librement sans autorisation d’un tuteur.

 

Des débuts tumultueux

 

C’est alors en mai 2018 que la jeune femme se retrouve à nouveau dans le viseur des autorités saoudiennes. Elle est arrêtée en même temps que d’autres militants pour les droits des femmes comme Nassima al Sadah. On l'accuse, entre-autres, d'avoir communiqué avec une vingtaine de journalistes étrangers présents dans son pays et d'avoir tenté de candidater à un poste à l'ONU. Ce qui revient pour les autorités, à avoir "tenté de porter atteinte à la sécurité et à la stabilité du royaume (…)". Les autorités saoudiennes proposent à Loujain Al-Hathloul de la libérer en août 2019 en échange d’une déclaration filmée où elle assurerait ne pas avoir été torturée et agressée sexuellement en prison. Ce qu'elle refuse de faire. Loujain a l’interdiction de rentrer en contact avec sa famille. Pour protester, elle entame une grève de la faim. Les autorités la torturent et la force à manger. Au bout de six jours sans manger, les autorités acceptent de la laisser voir ses parents.

 

Un courage sans faille

 

 Pendant plusieurs mois, Loujain se fait torturer, électrocuter, est victime de simulacres de noyade, battue, fouettée et subi des attouchements sexuels. Elle est détenue dans des conditions déplorables sans avoir eu de procès. Face à ce non-respect des droits de l’Homme, ont lieu des mobilisations internationales. Le #FreeLoujain circule sur les réseaux et des pétitions pour sa libération sont signées. Elle reçoit des prix comme le prix Liberté 2020 à Caen où la classe de HGGSP de 1ère de Mme Miles et une classe de 2nde a pu participer.

 

Le procès de Loujain

 

Le 18 décembre 2020, le procès de Loujain tombe. Elle est condamnée à 5 ans et 8 mois de prison en vertu d’une loi «antiterroriste», une peine assortie d’un sursis qui la rendait libérable dans quelque deux mois, avait alors calculé sa famille. «Je prends ma journée jeudi 11 février. C’est le jour où Loujain doit être libérée», avait annoncé sa sœur aînée Alia sur Twitter.

 

Sa libération

 

Le 10 février 2021, Loujain est libérée avec l’arrivée au pouvoir de Joe Biden, qui réussit à obtenir sa libération grâce à l’influence des États-Unis sur l’Arabie Saoudite.

 

Aujourd’hui, même si l’Arabie Saoudite a allégé certaines restrictions envers les femmes, elles sont encore considérées comme mineures face à l’homme et leurs droits sont bafoués. Des femmes se trouvent encore emprisonnées pour la lutte de leurs droits, et cela sans procès comme  c’est le cas pour Nassima Al Sadah. Leur combat est aussi le nôtre. Alors ne le laissons pas dans le silence et donnons leurs de la force en agissant à notre échelle !

 

 

Sorine Tourneboeuf

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  ©Loujain al-Hathloul

Pour les aider :

1) Partager leur histoire, pour en savoir plus cliquez sur le site Normandie pour la paix.

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2) Signer des pétitions pour défendre les personnes dont les droits sont bafoués

Cliquez sur le logo d'Amnesty International

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3) En parler!

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