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L’irak durant la guerre du golfe : le meurtrier, meurtri

Il y a désormais trois décennies, une grande partie du monde occidental sortait d’un conflit avec l’un de ses anciens alliés : l’Irak. Ce pays, arroseur durant les premières heures du conflit, devint par la suite arrosé.

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Le 2 août 1990 restera assurément une date gravée dans la mémoire de nombreux Irakiens et Koweïtiens ainsi que bon nombre de dirigeants du monde occidental. Ce jour-là, Saddam Hussein (dirigeant de l’Irak) décide d’envahir son exigu voisin : l’état du Koweït. Ses motivations sont de diverses sources. Premièrement, pour Bagdad, le Koweït produit plus de pétrole que ses quotas autorisés, fixés par l’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole). Cette surproduction engendre une baisse du prix du baril de pétrole et donc un moindre bénéfice pour les pays exportateurs. En second lieu, comme tout dictateur, S. Hussein veut assouvir son terrible désir d’expansion de son pays. Il revendique ainsi le Koweït comme la dix-neuvième province de celui-ci. Enfin, il faut remonter quelques années auparavant pour peut-être trouver une énième raison à ce conflit. Entre 1980 et 1988, l’Irak est en guerre contre l’Iran. Or, pour financer la financer, de nombreux créanciers dont le Koweït sont venus en aide à l’Irak. Après la guerre, Hussein demande une annulation de la dette, ce que refusera le Koweït.

 

 

UNE CONDAMNATION UNANIME DES NATIONS UNIES.

 

En réaction, l’ONU condamne fermement l’invasion du Koweït avec la résolution 661, et demande à l’Irak de retirer « immédiatement et inconditionnellement toutes ses forces ». La maison Blanche, quant à elle consulte ses plus fidèles alliés. Ainsi, George Bush (Père), converse secrètement avec le président français, François Mitterrand en lui proposant une action militaire pour libérer le Koweït. Le président socialiste demande l’avis de deux de ses ministres toujours sous l’abri des regards. Son ministre des affaires étrangères, Roland Dumas est favorable à l’intervention, mais, Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de la Défense présente une certaine réticence. Pendant ce temps, quelques heures seulement après le début de l’offensive, l’Irak a quasiment mis la main sur tout le territoire koweitien. Saddam Hussein espère avoir le soutien d’un de ses plus fidèles alliés : l’URSS. Néanmoins, ce pays est au bord de l’éclatement et n’a pas les moyens de l’aider.

 

 

La riposte occidentale.

 

Quelques jours plus tard, le 6 aout 1990, le conseil de sécurité de l’ONU décide de la mise en place d’un sévère embargo économique contre l’Irak qui paralyse le pays. Entre-temps, les Etats-Unis et leurs alliés placent des soldats en Arabie Saoudite, voisin de l’Irak. L’escalade diplomatique monte encore d’un cran le 29 novembre 1990. Ce jour-ci, la communauté internationale adresse un ultimatum à Saddam Hussein : il doit avoir retiré ses troupes le 15 janvier 1991 sous peine d’une intervention militaire. Le dictateur ne prend pas au sérieux ces menaces. Le 16 janvier 1991, F. Mitterrand s’adresse aux Français et déclare : « Sauf événement imprévu, […] les armes vont parler ». Dès le lendemain, une gigantesque opération militaire débute, elle porte le nom de « Desert Storm » (tempête du désert). Il s’agit d’une alliance d’une trentaine d’États et près de 900 000 soldats (dont plus de la moitié sont américains).

 

Le début de la fin pour L’IRAK.

 

Des frappes aériennes visent de nombreux points stratégiques irakiens :  des centrales électriques, des raffineries… Le but est pleinement assumé ; il faut anéantir l’Irak pour libérer le Koweït. En moins de 40 jours, l’Irak est diminué. Seulement 15% de son réseau d’électricité fonctionne encore, la population agonise.  Le 28 février 1991, la guerre est terminée, l’Irak s’est retiré du Koweït. Le bilan est lourd puisqu’on estime qu’environ 40 000 civils irakiens ont perdu la vie ainsi que près de 100 000 soldats. A titre de comparaison, la coalition est amputée de quelques 300 soldats. Pour les occidentaux, il n’est pas question de retirer l’embargo contre l’Irak. Ce même embargo deviendra par ailleurs le fossoyeur du pays jusqu’à la chute du régime de Saddam Hussein, douze ans plus tard.

 

 

• CORENTIN LECROQ

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